Un accompagnement plus long n’est pas pour tous les clients. Non seulement la situation familiale et financière est souvent désastreuse, mais beaucoup de clients roms n’ont pas de stratégie à long terme. Certains abandonnent au bout d’un certain temps « parce que cela ne leur a encore rien apporté ». Que peut faire un conseiller pour maintenir la motivation des gens ?

Créez un environnement familier au bureau, un lieu où les clients aiment venir raconter leur histoire. Quelques mots en romanes peuvent aider à briser la glace. La présence d’un médiateur rom comme point de contact et personne de confiance est également un atout. La traduction est indispensable pour ceux qui ne comprennent pas le néerlandais ou le français.

Prenez le temps d’écouter les clients et apprenez à bien les connaître. Certaines personnes ne savent pas vraiment ce qu’elles veulent ou peuvent faire. Penser et creuser ensemble leurs expériences est souvent une vraie révélation pour eux. On peut ainsi explorer ensemble les attentes réalisables.

Essayez de donner au client une image réaliste du lieu de travail en Belgique. Testez leur idée par rapport à la réalité, comme le besoin de garde d’enfants, l’horaire, les distances, etc. Il s’agit également de sensibiliser aux attitudes de travail, de faire connaître les droits et les obligations en tant qu’employé, etc.

Des clients du Service des Roms lors d’une visite d’entreprise dans une crèche (c) Foyer

La scolarisation des enfants doit d’abord être organisée, comme une condition pour l’accompagnement.

Fournissez des informations détaillées sur les prestataires de formations facilement accessibles : conditions, niveau de langue, prix, heures, durée. La recherche ou le suivi d’un cours de langue ou d’une formation professionnelle peut aller de pair avec une recherche active d’emploi. Cela peut continuer à motiver le client, d’une part, et lui faire comprendre, d’autre part, qu’un travail ne tombe pas du ciel.

Travaillez en accostant les clients ! Continuez à demander un retour d’information sur les mesures que vous avez prises. Donnez également votre avis ou demandez un retour d’information aux prestataires de formation sur le déroulement de la formation ou aux employeurs après avoir postulé un emploi. Le suivi se fait dans une atmosphère positive : en montrant de l’intérêt, en s’engageant et en reconnaissant les petits succès (« Je suis fier que vous vous soyez inscrit au cours de langue, que vous alliez en classe tous les jours, … »). Il est essentiel de renforcer la confiance en soi et l’autonomie.

Mais respectez aussi les limites : avec des clients qui refusent toute forme de formation, il faut parfois pouvoir lâcher prise à un moment donné et leur faire comprendre par eux-mêmes qu’il n’est guère possible de trouver du travail. Certains ont besoin de temps pour avoir une expérience négative d’une demande d’emploi infructueuse. Ils prennent ainsi conscience qu’une trajectoire plus durable (avec un renforcement des compétences) est nécessaire.