Attention au bien-être et à la confiance en soi

Rester positif

Une attitude de base positive de l’équipe scolaire est cruciale pour le bien-être des élèves. Ouvrir de l’espace pour les contacts personnels et informels, être accessible, faire preuve de respect, de patience et de discrétion renforcent la relation de confiance. Souvent les Roms, en raison des conditions de vie difficiles auxquelles ils ont été confrontés, ont développé une solide intuition qui leur permet d’évaluer la fiabilité et la sincérité des autres. Faire semblant est donc hors de question. L’enseignant ou l’accompagnateur doit vraiment rester lui-même dans son rôle professionnel, en maintenant un équilibre entre la confiance et la distance.

Poursuivre les expériences de réussite

Le bien-être de l’élève dépend en grande partie de la mesure dans laquelle l’école peut contribuer à renforcer sa confiance en soi. Croire dans le potentiel de chaque élève, encourager sa participation et lui ouvrir de nouveaux défis : voilà qui est essentiel pour amener le jeune à être convaincu de ses propres capacités et à ressentir sa motivation. En impliquant activement les jeunes chaque fois que c’est possible, on permet la croissance en eux du sentiment d’avoir prise sur la réalité, ce qui peut d’ailleurs se pratiquer aussi lors de toutes sortes d’activités extrascolaires comme des activités avec les parents, fête de l’école, réception, etc. (servir, restauration, décoration, animation…). En poursuivant des expériences de réussite, la confiance et le processus d’empowerment peuvent être renforcées.

Attention au contexte personnel

Un point délicat spécifique aux élèves roms inscrits à l’école secondaire, c’est le décrochage en raison du mariage, de la grossesse ou de la maternité. Le mariage est perçu avant tout comme quelque chose de positif dans les familles et pour certains jeunes, il peut effectivement être un bon choix. Si l’école se veut un lieu de bien-être, il faut au moins qu’elle ne rejette pas d’office ce type de mariage. Lorsque le mariage est un choix personnel et conscient, celui-ci ne peut qu’être respecté.

Aussi bien pour les garçons que pour les filles, combiner vie de famille et obligations scolaires, naviguer entre les attentes de la famille, de la communauté rom et celles de l’école et de la société, n’est pas une sinécure. Ils doivent constamment faire des compromis entre les différents intérêts et finalement, prendre les décisions dont ils estiment qu’elles assurent au mieux des éléments de stabilité pour leur avenir. Il est important pour une école de rester en dialogue avec le jeune et de rechercher des solutions qui lui garantissent néanmoins une scolarisation. Ce n’est pas un processus évident à mener : il nécessite de la créativité et de la personnalisation.

Travailler sur une perspective d’avenir concrète

Il est essentiel d’élaborer une vision d’avenir concrète avec les jeunes afin qu’ils sachent où ils vont. Un élément clé à cet égard est ‘l’avantage concret’ qui y est associé. Les Roms choisissent avec pragmatisme ce qui leur apporte le plus d’avantages. Travailler en tant que salarié est plus avantageux que gagner de l’argent autrement (mendicité, quincaillerie, etc.). Ils voient que cela offre plus de stabilité et des possibilités comme contracter un prêt pour acheter une maison.

Montrer que vous y croyez

Comme beaucoup de Roms ne se tournent pas spontanément vers les institutions et que les élèves ne placent pas dès le départ leur confiance dans l’équipe éducative de l’école, il faut travailler en accostant les jeunes et éventuellement leurs parents. Chercher à accrocher de façon unilatérale dans la durée présente toutefois le risque que l’autre partie ne prend finalement plus au sérieux la démarche. C’est pourquoi il faut utiliser des techniques de négociation et de responsabilisation. Cette première étape nécessitera des investissements en temps mais quand arrivera la première démarche spontanément faite par l’élève ou un parent vers l’équipe éducative, quel (légitime!) petit succès… 

Coaching linguistique

L’école est également le lieu où de nombreux Roms pratiquent les langues nationales. Il est donc important que l’école offre suffisamment de possibilités d’apprentissage des langues, par exemple par le biais d’un coaching linguistique individuel.