Les Roms de Bruxelles sont originaires de différents pays et reflètent la grande diversité interne qui caractérise les Roms en tant que peuple. Les deux pays d’origine les plus importants sont la Roumanie et la Bulgarie. Depuis quelques années, Bruxelles compte également un nombre important de Roms de Syrie, les « Doms ». En outre, il y a un nombre plus réduit de Roms de Slovaquie, de Macédoine du Nord, de Serbie et d’un certain nombre d’autres pays.
Aujourd’hui, nous estimons le nombre total de Roms à Bruxelles à environ 11 000, un chiffre basé sur des conversations avec des informateurs roms qui, en raison de leur position au sein de la communauté (chef religieux, médiateur, commerçant…) ou de la durée de leur séjour à Bruxelles, avaient un certain aperçu de la population totale des Roms de leur propre région, et de son évolution. Nous avons ainsi obtenu une mosaïque de chiffres que nous avons pu comparer avec les statistiques de la population – qui, bien sûr, ne contiennent aucune information sur l’ethnicité.
Le plus grand groupe de Roms à Bruxelles vient de Roumanie, plus précisément des régions occidentales de Timişoara et d’Arad. Cette migration a commencé dès les années 1990, après la chute du régime communiste. Les Roms ont souvent été les premiers à perdre leur emploi et la discrimination s’est accrue. La plupart des ‘pionniers’ en Belgique ont demandé l’asile politique. Le plus grand groupe de Roms roumains vient de la municipalité de Sântana à Arad, d’où une grande partie de la population a émigré à Bruxelles. En outre, des Roms de Bucarest et des environs vivent à Bruxelles, et les régions telles que Cluj, Oradea, Hunedoara et Craiova sont également représentées. Une grande partie des Roms roumains de Bruxelles sont membres de l’Église pentecôtiste.
Les Roms bulgares, deuxième groupe en importance, sont assez concentrés dans les municipalités d’Anderlecht, de Schaerbeek et de Saint-Josse. Dans ces communes, en tant que turcophones, ils sont en contact avec les communautés turques établies de longue date. Souvent, ils se présentent aussi comme des Turcs. Les provinces septentrionales de Silistra, Razgrad et Targovishte sont les principales régions d’origine des Roms bulgares à Bruxelles.
Les Doms, originaires de Syrie, parlent le domari, une langue apparentée au romanes. Ils font partie de la branche orientale de la famille Rom. Beaucoup ont fui la guerre en Syrie et se sont embarqués dans un voyage qui a duré plusieurs années. Beaucoup d’enfants de familles doms ont un retard scolaire assez grave ou ne sont même jamais allés à l’école. Les Doms exercent un certain nombre de métiers traditionnels, dont la dentisterie informelle est la plus caractéristique.
Outre les Roms (sédentaires) d’origine est-européenne et syrienne, de nombreux gens du voyage ethniques ont également un lien avec Bruxelles. Il s’agit d’environ 150 familles Roms et Manouches majoritairement de nationalité belge. En raison du grand manque d’aires de stationnement, ces familles ne restent pas en permanence sur le territoire bruxellois, mais elles y entretiennent un lien fort par des liens familiaux et/ou professionnels. Ce groupe est expliqué plus en détail dans la publication ‘Les gens du voyage à Bruxelles et la pénurie d’emplacements’, Foyer, 2015. Des informations générales et des conseils pratiques concernant ce groupe peuvent être trouvées sur le site WOONWAGENBEWONERS.
En conséquence, il existe des différences majeures entre les Roms de Bruxelles en termes de nationalité, d’origine, de niveau de tradition, de religion, d’expérience, de mentalité, … Ils se distinguent également fortement les uns des autres. On ne peut donc pas parler de là communauté rom de Bruxelles, mais de diverses communautés roms.
Une importante nouvelle génération de jeunes Roms est née et a grandi à Bruxelles. Ils combinent les influences culturelles de leur famille avec celles de la société bruxelloise extrêmement diversifiée. Dans le vidéo ci-dessous quelques jeunes expriment leurs rêves et ce qui est important pour eux (attention: cliquez vers Youtube pour la partie 2)
Les jeunes ressentent souvent beaucoup moins ou à peine d’affinité avec le pays d’origine de leurs parents. Dans le flash mob ci-dessous, ils expriment cette nouvelle identité.